Les résidents actifs
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des résidents en emploi ont moins de 40 ans.
46.7 %
Avant-propos
Cette synthèse ne concerne que les résidents et n’inclut naturellement pas les travailleurs frontaliers dont les emplois qu’ils occupaient au Luxembourg en novembre 2021 (au moment du recensement) constituent 44% de l’emploi total du pays. Le recensement est cependant la seule source de données permettant de dresser un tableau croisé des professions et secteurs avec de nombreuses caractéristiques individuelles (éducation, pays d’origine, lieu de résidence et de travail, langues employées…).
Quel est le profil général
des résidents actifs ?
En 2021, le Luxembourg compte presque 280 000 travailleurs résidents, dont 59.2% (soit 6 sur 10) sont nés à l’étranger. Cette population de travailleurs est relativement jeune et éduquée. En effet, 46.7 % des résidents en emploi ont moins de 40 ans, alors que 27.1% ont entre 40 et 49 ans. 13.1 % ont entre 50 et 54 ans et les 13.2% restants ont plus de 55 ans.
Par ailleurs, la répartition des travailleurs résidents selon leur secteur d’activité révèle une économie luxembourgeoise fortement axée sur les professions intellectuelles et scientifiques.
En comparaison avec la moyenne de l’Union Européenne, le Luxembourg se caractérise par une économie spécialisée dans les professions hautement qualifiées. Plus spécifiquement, il se distingue par une concentration nettement plus élevée dans les professions intellectuelles et scientifiques (33.3% de l’emploi résident, contre 19.5% de l’emploi dans l'UE selon les chiffres officiels d’Eurostat) et dans les professions de direction (6.4% au Luxembourg contre 5.2% en UE).
Les professions élémentaires sont également plus représentées au Luxembourg (11.3%) que dans l’Union Européenne (8.7%). Pour le détail de la classification CITP des professions, consultez le détail ici
Graphique 1 : Répartition des travailleurs résidents par secteur d'activité
Quant aux langues parlées, même si elles ont fait l’objet d’une précédente étude*, rappelons que le luxembourgeois prédomine dans les secteurs de l'administration publique et de l'agriculture, tandis que le français prévaut dans les autres, particulièrement dans les secteurs du commerce et de la restauration, de la construction et des activités immobilières. L'anglais est plus courant parmi les cadres et professions scientifiques, et le portugais très présent dans les métiers qualifiés de l'industrie et de l'artisanat ainsi que chez les ouvriers qualifiés. L’analyse géographique montre une division linguistique, avec le luxembourgeois et l'allemand dominants au nord et à l'est du pays, tandis que le français et l'anglais prédominent autour de la capitale et au sud.
Niveau d’études des natifs vs immigrés
L’immigration joue un rôle essentiel dans la force de travail. En effet, les personnes nées à l'étranger et travaillant au Luxembourg en 2021 représentent une proportion très importante et inédite en Europe : 59.2% de l'ensemble des résidents en emploi.
101 077 résidents disposent d’un diplôme de l’enseignement secondaire, ce qui représente avec 36.7% le plus grand groupe de diplômés. Les natifs luxembourgeois en constituent la majorité: 55.7 % sont nés au Luxembourg et 44.3% sont nés à l’étranger. À l’opposé, 50 536 résidents n’ont pas terminé le secondaire. Un quart (27.5%) est né au Luxembourg et trois quarts (72.47%) sont nés à l’étranger.124 044 personnes sont diplômées de l’enseignement supérieur. Ici, les non-natifs constituent la majorité : un sur trois est né au Luxembourg et deux sur trois (66.1%) sont nés à l’étranger.
En analysant de plus près les diplômés de l’enseignement supérieur, 50 597 personnes résidant au Luxembourg disposent d’un diplôme de type court (ou premier cycle universitaire) et 73 447 d’un diplôme universitaire de type long. La part des non-natifs augmente avec le niveau universitaire ; pour les diplômés de l’enseignement universitaire de type long, trois quarts (73.4%) sont nés à l’étranger et un quart (26.3%) est né au Luxembourg. Ce constat met en évidence la forte dépendance du pays envers les travailleurs étrangers hautement qualifiés.
Graphique 2 : Distribution de la population résidente en emploi par niveau d’éducation et par pays de naissance
Au-delà de la comparaison des niveaux d’éducation entre natifs et non-natifs, on observe un certain clivage dans les niveaux d'éducation des travailleurs nés à l’étranger. Ainsi, près de la moitié des travailleurs nés au Portugal ne disposent pas d’un diplôme du secondaire (47.6%). En revanche, presque la moitié des travailleurs résidents nés en Belgique, en France et en Allemagne possèdent un diplôme universitaire de type long (47.6%). Cette proportion est encore plus élevée parmi les travailleurs venant du reste de l’UE (50.7%) et un peu moins haute pour les travailleurs issus de pays hors UE (29.1%).
Secteurs d’activités des natifs et des immigrés
Sur l’ensemble de l’emploi résident, près de 6 travailleurs sur 10 sont nés à l’étranger (59.2%). Comment cette répartition moyenne varie-t-elle selon les catégories de professions ?
Tout d’abord, et sans grande surprise, l’administration publique - secteur très large qui englobe des activités diverses comme l’éducation, la justice ou encore les professions hospitalières – emploie une majorité de natifs (70.4%).
L’agriculture est le second secteur dans lequel les travailleurs natifs sont majoritaires (74.1%).
Inversement, la proportion des travailleurs nés à l’étranger est plus représentée dans les finances et les assurances (75.7%), mais aussi dans les métiers de la communication (67.8%), les métiers du commerce et de la restauration (64.8%), et les métiers de la construction (81.7%).
Enfin, les travailleurs nés à l’étranger représentent plus de la moitié des travailleurs occupés dans les activités immobilières (59.7%) et dans l’industrie (59.1%).
Graphique 3 : Distribution natifs/non-natifs selon secteurs d’activité
Graphique 4 : Part de natifs et de non-natifs par secteur d'activité
Niveau d’études des hommes et des femmes
Les hommes et les femmes n’exercent souvent pas dans les mêmes secteurs ni les mêmes professions et ne disposent pas nécessairement des mêmes niveaux d’éducation. Avec la forte croissance du niveau d’éducation des femmes et leur accès à des emplois qui leur étaient fermés par le passé, on s’attend cependant à ce que ces différentiels hommes-femmes se réduisent dans le temps.
Graphique 5 : Distribution du niveau d’éducation pour les femmes et pour les hommes (en %)
On note en particulier peu d’écarts hommes-femmes dans les premiers niveaux d’éducation, correspondant aux plus faibles qualifications. Des écarts sont cependant à noter dans les niveaux les plus élevés. Les femmes sont ainsi plus fréquemment diplômées de la licence que les hommes mais légèrement moins présentes en doctorat.
Secteurs d’activités hommes / femmes
Par secteur, les résultats indiquent comme attendu une inégale présence des hommes et des femmes. Seuls 3 secteurs affichent un certain équilibre par genre. Il s’agit des activités financières et d’assurance, des activités immobilières et des activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de service administratif et de soutien.
Graphique 6 : Part de l’emploi féminin et masculin par secteur (en %)
Différents facteurs sont à même d’expliquer ces différentiels. Un premier groupe de facteurs tient aux stéréotypes de genre, avec par exemple des secteurs traditionnellement vus et considérés comme destinés à l’un ou l’autre des genres. Un deuxième groupe tient à des barrières plus effectives s’appliquant à la formation, au recrutement, ou à l’exercice de l’activité professionnelle. Un troisième groupe de facteurs tient enfin aux facteurs attractifs des emplois d’un secteur donné avec par exemple la rémunération.
Par ailleurs, en termes de différence hommes / femmes, des écarts importants se dégagent lorsque l’on examine le temps de travail déclaré. Si 35.8% des femmes déclarent travailler en deçà des 40 heures légales et donc à temps partiel, seuls 7.6% des hommes ont répondu ainsi.
Les résidents au chômage
2% de l’ensemble des résidents déclarent être au chômage au moment du recensement (fin 2021). Il est important de noter que ces chiffres ne sont pas à interpréter comme des taux de chômage (l’administration de l’emploi étant l’institution de référence dans cet exercice), mais simplement indicatifs de la proportion de chômeurs dans le recensement. Précisons encore que l’âge moyen des personnes au chômage est de 40 ans.
Le niveau d'éducation peut constituer un des éléments révélateurs des inadéquations entre offre et demande de travail, et/ou entre formation et emploi. Près des deux-tiers des chômeurs (65.9%) ont un niveau d'éducation inférieur au second cycle secondaire, donc sans baccalauréat). Par ailleurs, 29.3% ont un niveau d'étude supérieur à la licence. Il convient de préciser que le chômage est très saisonnier, et que le recensement ayant eu lieu en fin d’année, il est possible que ces personnes soient de jeunes diplômés qui n’ont pas encore trouvé un emploi.
Pour les non-natifs, ce sont les niveaux d'éducation supérieurs à la licence qui sont surreprésentés parmi les chômeurs, surtout pour les personnes originaires d'Amérique du Sud, d’Asie et d’Amérique du Nord où ces niveaux de diplômes supérieurs sont majoritaires (respectivement 49.9%, 56.2% et 72.6% ont une Licence, un Master voire un Doctorat). Ces observations pourraient s'expliquer par des difficultés de reconnaissance de diplômes pour les nouveaux arrivants, une période d'adaptation nécessaire, ou des barrières linguistiques.
La possible nécessité d’une période d'adaptation est suggérée par le fait que 30.3% de ces chômeurs ont émigré au Luxembourg dans les trois années précédant le recensement.
En savoir plus sur les résidents actifs au Luxembourg
Suite des résultats
Dans les mois à venir, diverses publications destinées au grand public, mais aussi au public spécialiste des questions démographiques, seront réalisées. Parallèlement, des tableaux statistiques, portant sur les différents thèmes du recensement, seront publiés sur le Portail des statistiques.
Pourquoi le recensement
est-il important ?
Les résultats du recensement constituent une information essentielle pour la prise de décision en matière de politique publique.
Les données des recensements facilitent les prévisions des besoins en matière d’aménagement du territoire, d’écoles, de crèches, d’hôpitaux, de maisons de retraite et de soins, de logements, etc.
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