La distribution spatiale de la population

  • Le noyau d’habitat de Luxembourg-Ville compte déjà plus de 170 000 habitants.

    170.000

    L’accroissement spectaculaire de la population s’est traduit en une densification des zones déjà urbanisées, sans pour autant mener à la conquête sauvage de territoires peu habités.

Près d’un habitant sur cinq
vit dans la capitale 

En novembre 2021, le Luxembourg compte 643 941 habitants. C’est une croissance considérable par rapport au dernier recensement de 2011 (+25.7%) qui constitue un taux de croissance annuel moyen de 2.3%, c’est-à-dire un des plus élevés d’Europe (derrière Malte). Loin d’être uniforme dans l’espace, l’accroissement de la population est très variable d’un endroit à l’autre du pays.

En 2021, avec 128 097 habitants, Luxembourg-Ville est la commune la plus peuplée du pays, loin devant Esch-surAlzette (36 117). Au sud du pays, trois autres communes dépassent les 20 000 habitants : Differdange, Dudelange et Pétange. Au total, c’est plus du tiers de la population (36.4%) qui vit dans ces cinq communes. Elles sont suivies de quelques communes de plus de 10 000 habitants - Sanem et Hesperange, Bettembourg, Schifflange, Käerjeng, Mamer, Strassen et Mersch. Ces communes forment toutes ensemble deux grands pôles urbains qui représentent la moitié (51.7%) de la population totale du pays.

Carte 1 : Population par commune entre 2011 et 2021 

Quelques communes comptent une population de 5 000 à 10 000 habitants : elles sont situées dans la bande sud, la périphérie nord-est de Luxembourg-Ville, la Nordstad ou encore à proximité des frontières allemande et française. Elles représentent 20% du total de la population.

Le reste de la population est réparti dans des communes moins peuplées, représentant 28% de la population totale.

Globalement, la comparaison des populations communales entre 2011 et 2021 (voir Carte 1) ne montre pas de changement radical. L'accroissement apparaît de façon plutôt équilibrée en fonction de la population précédente, sans que de nouvelles polarités n’apparaissent, malgré l’important ajout de population en volume

Une évolution diverse mais une répartition stable

 


Carte 2 : Disparité de l’évolution de la population à 1 km2 

Pour procéder à une analyse plus fine, il convient de travailler avec des cartes qui subdivisent le pays en cellules de 1km2, donnant ainsi l’impression d’une division en pixels.

La carte ainsi configurée révèle toute la variété de la répartition spatiale de la population à l’intérieur des espaces urbanisés : certaines cellules comptent moins de 150 habitants, alors que Luxembourg-Ville compte UNE cellule de 14 663 habitants (la cellule qui s’étend sur les quartiers de la gare, Bonnevoie-Nord, et Bonnevoie-Sud) !

De son côté, Esch-sur-Alzette recèle une cellule de 11 196 résidents (le quartier Uecht, et une partie du Brill, Bruch et Al Esch).

Néanmoins, par rapport à 2011, on peut noter une grande stabilité. Il n’y a pas eu, en dix ans, d’apparition de nouvelles cellules très peuplées. Les niveaux de densité sont plus élevés, mais la distribution spatiale est très similaire malgré l’ajout de 131 588 habitants.

Les évolutions de la population par cellule de 1 km2 sont très variables sur les dix dernières années. La carte 2 permet de visualiser les hausses (qui peuvent aller jusqu'à + 5 000 habitants sur une cellule) et les baisses (certes plus limitées, mais pouvant atteindre – 450 habitants.) Entre 2011 et 2021, on voit se dessiner le renforcement de la concentration dans le bassin minier et la capitale. Mais contrairement à l'échelle communale qui ne montrait que des hausses de population entre les deux derniers recensements, l’analyse par cellules indique des cellules qui connaissent des baisses de population, y compris dans le bassin minier et autour de la capitale.

Cinq des six cellules ayant connu les hausses les plus importantes se trouvent dans la ville de Luxembourg. La sixième se trouve au centre de Differdange, cette forte hausse de population s’expliquant par la politique de développement de la ville et les grands projets résidentiels.

Dans le bassin minier, les hausses de population concernent plutôt les cellules centrales des villes alors que les baisses sont plutôt visibles dans les cellules périphériques, tout comme à la périphérie de la capitale ou des petites villes.

Une structure urbaine luxembourgeoise de plus
en plus dense


Carte 3 : Degré d’urbanisation en 2021

En 2021, la structure urbaine du territoire est marquée par un contraste entre le sud et le centre du pays urbanisés et le nord de la Nordstad, fortement rural.

Le seul et unique centre urbain du pays se caractérise par une emprise recouvrant la ville de Luxembourg et une partie de Hesperange, Strassen, Bertrange et Walferdange, et par une couronne périurbaine s’étendant au nord et à l’ouest de la capitale.

Dans l’ancien sud minier, l’ensemble est constitué de plusieurs clusters urbains denses et d’une bande périurbaine, formant ce que l’on appelle une conurbation.

Quant aux zones inhabitées et les clusters ruraux à faible et très faible densité, ils sont majoritairement situés au nord du pays. L’ensemble des cellules pas ou peu habitées correspond à 90.6% de la surface du pays, traduisant l’importance des espaces morphologiquement ruraux disséminés à travers l’ensemble du pays.

Pour résumer, en 2021, 53.5% de la population totale réside dans des villes relativement denses, plus précisément 24.5% dans le centre urbain, 20.9% dans des clusters urbains denses et 8.1% dans des clusters semi-denses. Ensemble, ces trois classes urbaines n’occupent que 5.3% du territoire luxembourgeois. Les 46.5% restants de la population se répartissent dans les cellules suburbaines (15.5%) et les cellules rurales (31.1%).

Mais, entre 2011 et 2021, le changement le plus saisissant spatialement est l’agrandissement du cluster urbain de Luxembourg-Ville qui prend de l’ampleur (en passant de 28 à 47 cellules ou km2) surtout vers le nord et l’ouest. Il mord ainsi sur 8 localités contre 3 précédemment. Au regard de la population, on remarque que depuis 10 ans, elle s’est davantage concentrée dans les zones denses, et en particulier dans le centre urbain (+70.9%) et les villes denses et semi-denses (+55.1% et +72.7%). Il s’agit bien d’un mouvement de concentration ou de densification même dans les espaces plus éloignés : la population se concentre essentiellement au sein des zones déjà urbanisées et tend à se regrouper dans les zones déjà relativement denses sans se disperser.

En 2021, 308 noyaux d’habitat dont
un contenant 27% de la population !

Pour affiner encore la lecture des cartes, nous zoomons davantage pour identifier les noyaux d’habitat et la limite de leur extension. Nous procédons ici sur base de cellules de 200 m, distance communément admise pour identifier les ruptures urbaines. La carte fait ainsi ressortir 308 noyaux.  


Carte 4 : Cartographie des noyaux d’habitats en 2021

Le fait le plus marquant en termes de population est l’importance du noyau de Luxembourg-ville qui comprend à lui seul 27% de la population du pays, soit 173 907 habitants. Il possède 4 fois la population du second noyau (Differdange avec 44 589 habitants) et 5 fois celle du troisième noyau (Esch avec 34 189).

À eux trois, ils représentent quatre habitants sur dix. Si l’on ajoute les 3 autres noyaux de plus de 10 000 habitants, tous situés au sud (Pétange, Dudelange, Schifflange), c’est 48% de la population totale que l’on retrouve au sein de seulement 6 noyaux

Second constat à l’autre extrémité de la hiérarchie, seulement 3.4% de la population (21 691 personnes) vit de manière dispersée, c’est-à-dire en dehors des 308 noyaux. C’est peu et plutôt une très bonne nouvelle en termes d’aménagement du territoire et de mitage des espaces naturels. 

Plus anecdotique mais assez étonnant, cet habitat dispersé recouvre quand même près de la moitié de la liste des localités.

Troisièmement, les plus petits noyaux, de 150 à 500 habitants sont disséminés de manière uniforme sur tout le pays. Ils sont logiquement les plus nombreux mais ne représentent finalement que 7.2% de la population.

En conclusion, on peut constater qu’au cours des 10 dernières années, le dynamisme luxembourgeois a conduit à une densification du territoire. Globalement, la structure urbaine n’a pas fondamentalement changé, les évolutions se faisant surtout dans le sens d’une plus grande densificationdes villes mais aussi des petits centres même ruraux. Pour autant, la densification n’impacte pas la répartition de la population du Grand-Duché.

En 10 ans, il n’y a pas eu de conquête sauvage du territoire et d’urbanisation soudaine de zone auparavant peu habitées.

En savoir plus sur la distribution spatiale de la population au Grand-Duché

Suite des résultats

Dans les mois à venir, diverses publications destinées au grand public, mais aussi au public spécialiste des questions démographiques, seront réalisées. Parallèlement, des tableaux statistiques, portant sur les différents thèmes du recensement, seront publiés sur le Portail des statistiques.

Pourquoi le recensement
est-il important ?

Les résultats du recensement constituent une information essentielle pour la prise de décision en matière de politique publique.

Les données des recensements facilitent les prévisions des besoins en matière d’aménagement du territoire, d’écoles, de crèches, d’hôpitaux, de maisons de retraite et de soins, de logements, etc.

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