Répartition géographique des immigrés
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Alors que la majeure partie des habitants des zones rurales sont des personnes nées au Luxembourg, plus de deux-tiers des habitants du centre urbain de Luxembourg sont nés à l'étranger !
49.3 %A l'échelle du pays, la présence des résidents nés à l’étranger est significative, avec une part moyenne de 49.3% de la population totale lors du recensement de 2021. La localisation des immigrés dépend fortement à la fois de leur origine et de la durée de leur séjour sur le sol luxembourgeois.
Répartition géographique de la population
immigrée dans son ensemble
Les Cartes 1.A et 1.B illustrent la proportion de la population immigrée dans chaque commune (A) et dans chaque cellule de 1 km² (B). La Carte 1.A montre que toutes les communes luxembourgeoises font face à une présence relativement importante de population non-native, ce qui distingue le Luxembourg des autres pays européens. Il existe néanmoins une variation significative de la part des immigrés dans la population communale, allant du simple au triple. Les proportions les plus élevées sont observées dans les deux villes les plus peuplées du pays, à savoir Luxembourg (72.7% d'immigrés) et Esch-sur-Alzette (56.1%), ainsi que dans une dizaine de communes proches de la capitale.
L'utilisation des données disponibles par cellule de 1 km² (carte 1.B) permet d'affiner considérablement l'analyse de l'exposition à l'immigration et à la diversité. En premier lieu, elle révèle que la localisation géographique des immigrés est plus concentrée que ce que l'analyse par commune laisse entendre. En second lieu, elle permet d'illustrer la variation significative de la part d'immigrés au sein même des communes. Ces cellules à haute intensité migratoire sont concentrées dans certains quartiers et à proximité de la capitale ainsi que le long des frontières, ce qui n'apparaît pas aussi clairement à l’échelle communale.
Parts des immigrés dans la population totale par commune (A) ou cellule de 1 km² (B)
Une répartition hétérogène selon les origines
1. Analyse par pays d’origine :
La proportion d'immigrés en provenance des pays voisins constitue 12.9% de la population résidente, dont 54% sont originaires de France, 26% de Belgique et 20% d’Allemagne. Cette immigration est concentrée principalement autour de la ville de Luxembourg et dans les zones frontalières proches des pays d’origine. Dix communes affichent des proportions supérieures à 18%. Il s'agit notamment de Luxembourg (21.4%), Kopstal (20,.0%), Strassen (19.9%), Habscht (18.3%), Hesperange (18.2%), et Steinfort (18.1%).
Les résidents nés en France sont majoritairement établis dans cette région centrale ainsi que dans la région sud du pays. Un examen plus approfondi de cette population indique que sa localisation demeure stable dans le temps, peu influencée par la durée de séjour.
Les autres habitants des pays limitrophes, majoritairement ceux nés en Belgique, sont fortement présents le long de la frontière au nord du pays. En comparaison, les personnes nées en Allemagne représentent une proportion moins élevée des populations frontalières avec l’Allemagne.
Les résidents nés au Portugal représentent 11.3% de la population totale, constituant la communauté la plus importante depuis les années 1980. L'immigration de travailleurs portugais a débuté dans les années 1950, principalement de manière clandestine, avant d'être réglementée à partir du début des années 1970.
Les personnes d'origine portugaise représentent une part relativement faible de la population de la région du Centre. Ils sont davantage concentrés au sud du pays, dans le canton d'Esch-sur-Alzette, et au nord-est, dans les cantons de Vianden, Diekirch, Echternach, ainsi que dans les environs de Larochette. Leur présence dans le nord-est était déjà importante en 1991, deux décennies après la signature d’accords migratoires entre les deux pays. Par contre, la présence au sud s’est accrue progressivement.
Les immigrés nés dans le reste de l'Union européenne constitue le groupe le moins nombreux, représentant 9.6% de la population totale. Depuis les années 1980, cet afflux de main-d'œuvre européenne répond notamment au développement des services internationaux, tels que les banques ou les institutions européennes. Cette immigration est essentiellement concentrée autour de la ville de Luxembourg.
Enfin les immigrés nés en dehors de l’Union Européenne représentent 15.5% de la population totale et forment le groupe qui connaît la plus forte croissance au cours de ces dernières décennies.
Cette croissance reflète la diversification de l’immigration au Luxembourg, avec des afflux importants en provenance de quelques pays tels que la Chine, le Monténégro, l’Inde, le Cap Vert, le Kosovo, le Brésil, la Russie, le Maroc, ou encore la Turquie.
De plus, depuis quelques années, le Luxembourg est l'un des pays de l'OCDE qui accueille relativement le plus de demandeurs d'asile par habitant, à la seconde place après la Grèce. Ces immigrés non-européens sont principalement localisés dans trois villes du pays – à savoir Luxembourg, Esch-sur-Alzette et Wiltz – et leurs périphéries.
2. Analyse par durée de séjour :
La ville de Luxembourg affiche une part importante de 31.6% d’immigrés arrivés très récemment dans sa population totale, ce qui laisse supposer le rôle de « porte d'entrée » joué par la capitale pour les nouveaux venus.
Cependant, la part des immigrés arrivés il y a plus de 20 ans n’est que de 10% dans la capitale, soit moins que dans les communes voisines, celles du sud, ainsi que dans le corridor allant vers la Nordstad.
Des localisations diverses
Répartition de la population par type d'urbanisation et selon la durée de séjour au Luxembourg
Les localisations peuvent être regroupées en 3 catégories : le centre urbain, en l’occurrence la ville de Luxembourg et sa périphérie, les clusters urbains où l’on compte 300 personnes par km² et plus de 5000 habitants et enfin les zones rurales à la densité moindre.
Alors que les natifs du Luxembourg sont très majoritaires dans les zones rurales (63.2%), leur proportion se rapproche de celle des immigrés dans les clusters urbains (53.2%), mais s’avère largement minoritaire dans le centre urbain de Luxembourg (30.2%).
De leur côté, la communauté portugaise et les immigrés présents depuis plus de 20 ans affichent les proportions les plus élevées dans les clusters urbains. Pour tous les autres groupes d'immigrés, les parts les plus grandes sont observées dans le centre urbain constitué par la capitale et sa périphérie.
Par ailleurs, il est également intéressant de constater que les disparités de localisations diminuent systématiquement avec la durée de séjour. Les différences de localisation des résidents de longue date sont bien moindres que celle des nouveaux venus. De nouveau, ce phénomène peut s’expliquer naturellement par le fait que la durée de séjour favorise l’intégration.
Intégration et vivre-ensemble
Enfin, la lecture de ces données à la lumière de « l’indice de ségrégation » - mesure la « séparation spatiale » de 2 types de populations variant de 0 (répartition équivalente entre les 2 groupes) à 1 (répartition complètement différente), il s’avère que l’indice est extrêmement faible, indépendamment de l'origine ou de la durée de séjour des immigrés. Ce constat revêt une importance significative car cela témoigne du fait que la répartition géographique des populations ne constitue en aucun cas un obstacle à deux priorités nationales : l'intégration et le vivre-ensemble.
On constate ainsi que le niveau de ségrégation spatiale entre les natifs et les immigrés demeure faible (inférieur à 0.25) dans la vaste majorité des communes luxembourgeoises. Notamment, la ségrégation est minimale autour de la ville de Luxembourg. Il en est de même sur toute la bande allant du canton de Capellen à celui de Grevenmacher. Des indices légèrement inférieurs à 0.25, sont également relevés dans quelques autres communes telles que Rambrouch et Wahl dans le canton de Redange, Putscheid et Vianden dans le canton de Vianden, ainsi que Vallée de l'Ernz et Berdorf à l’est.
Fait remarquable, aucune commune ne présente un indice supérieur à 0.50, une valeur définissant une situation de ségrégation spatiale élevée entre les deux catégories de population. Cette répartition relativement équitable témoigne ainsi du fait que le vivre-ensemble, loin d’être une utopie ou une simple perspective, est accessible et réalisable au Grand-Duché.
En savoir plus sur la répartition géographique des immigrés
au Grand-Duché
Suite des résultats
Dans les mois à venir, diverses publications destinées au grand public, mais aussi au public spécialiste des questions démographiques, seront réalisées. Parallèlement, des tableaux statistiques, portant sur les différents thèmes du recensement, seront publiés sur le Portail des statistiques.
Pourquoi le recensement
est-il important ?
Les résultats du recensement constituent une information essentielle pour la prise de décision en matière de politique publique.
Les données des recensements facilitent les prévisions des besoins en matière d’aménagement du territoire, d’écoles, de crèches, d’hôpitaux, de maisons de retraite et de soins, de logements, etc.
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