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En 2024, une croissance démographique ralentie par une faible fécondité et un recul de l’immigration
Au 1er janvier 2025, le Grand-Duché de Luxembourg comptait 681 973 habitants, soit 1.5% de plus qu’au 1er janvier 2024. Cette hausse est plus faible que celle observée un an auparavant (1.7%) et est l’une des plus basse de la dernière décennie (où elle variait entre 2.0 et 2.5%), à l’exception des années de COVID-19 (1.4 et 1.7% en 2020 et 2021).
Cet accroissement de la population est majoritairement dû aux migrations : 25 725 migrants sont arrivés dans le pays en 2024 et 16 444 l’ont quitté.
Au courant de l’année 2024, le solde naturel (naissances - décès) était de 1 988 personnes tandis que le solde migratoire (arrivées - départs) était de 9 281 personnes[1].
En 2024, 6 459 bébés sont nés. C’est 2.2% de plus qu’en 2023. L’indicateur conjoncturel de fécondité (rapportant le nombre de naissance au nombre de femmes) s’établit à 1.25 enfant par femme (comme en 2023) et n’a jamais été aussi bas.
En 2024, 4 471 personnes sont décédées, soit 0.9% de plus qu’en 2023. L’espérance de vie à la naissance est de 85.3 ans pour les femmes et de 81.2 ans pour les hommes.
[1] Chiffres basés sur le Registre National des Personnes Physiques. A noter qu’il existe également un ajustement statistique de -1 346, consistant à un nettoyage informatique du Registre National des Personnes Physiques.
Au 1er janvier 2025, l’âge moyen de la population est de 40.7 ans pour les femmes et de 39.3 ans pour les hommes. Les habitants étrangers sont significativement plus jeunes que les Luxembourgeois. L’âge moyen pour les femmes luxembourgeoises est de 42.2 ans contre 38.9 ans pour les femmes étrangères. Pour les hommes luxembourgeois, l’âge moyen s’élève à 40.0 ans contre 38.6 ans pour les étrangers.
Une fécondité qui ne cesse de diminuer
Le nombre de naissances observé en 2024 est un peu plus élevé que celui de 2023 : 6 459 naissances en 2024 contre 6 320 naissances en 2023 (+2.2%). Malgré cette légère augmentation du nombre de naissances, l’indicateur conjoncturel de fécondité[2] reste bas, et se chiffre à 1.25 enfant par femme en 2024 (comme en 2023). Depuis le début des années 2000, le Luxembourg observe une diminution de sa fécondité.
La fécondité des femmes luxembourgeoises est particulièrement basse et se rapproche du seuil d’un enfant par femme (1.12 enfant par femme en 2024). Cet indicateur diminue également pour les femmes étrangères bien que leur niveau de fécondité soit supérieur (1.41 enfant par femme) à celui des femmes luxembourgeoises.
Ce déclin est également constaté dans les autres pays européens. Par exemple, au sein de l’UE-27, l’indicateur conjoncturel de fécondité passe de 1.43 enfant par femme à 1.38 enfant par femme entre 2001 et 2023.
Graphique 1 : La fécondité des femmes étrangères demeure plus élevée que celle des luxembourgeoises, malgré une diminution pour les deux groupes
Une espérance de vie qui ne cesse d’augmenter
En 2024, le nombre de décès s’élève à 4 471. Ce nombre est à peine supérieur à celui par rapport à l’année 2023 (4 431 décès) alors que la population a augmenté de 1.5%. Parmi les décès survenus en 2024, il y a eu légèrement plus de décès masculins (51.5%) que féminins (48.5%). La population de nationalité luxembourgeoise représente à elle seule 75.0% des décès contre 25.0% pour les décès de nationalité étrangère (1 120 décès). Cette différence s’explique en grande partie par la structure d’âge de la population qui est plus jeune pour les personnes étrangères.
Le taux de mortalité[3] qui avait augmenté pendant la période de COVID-19 (7.3‰ en 2020 et 7.0‰ en 2021) continue de baisser et se chiffre à 6.6‰ en 2024 (6.7‰ en 2023), ce qui signifie que 6.6 décès sont observés pour 1 000 habitants.
L’âge moyen de tous les décédés est de 78.0 ans, 81.2 ans pour les femmes et 75.0 ans pour les hommes. Suite à la moindre mortalité observée en 2024, l’espérance de vie à la naissance[4] augmente et atteint 85.3 ans pour les femmes et 81.2 ans pour les hommes. L’écart entre les femmes et les hommes se réduit et passe de 7.2 ans en 1973 à 4.1 ans en 2023.
Graphique 2 : Une espérance de vie en hausse surtout pour les hommes
L’immigration en baisse
En 2024, le Luxembourg a recensé 25 725 arrivées (-4.6% par rapport à 2023) et 16 444 départs internationaux (-0.9%). Le solde migratoire, c’est-à-dire la différence entre les immigrants et les émigrants, est égal à 9 281 personnes.
En 2024, les Portugais représentent la première nationalité à venir s’établir au Luxembourg (3 469 immigrants) devant les Français (3 084 immigrants) et les Italiens (1 818 immigrants).
Parmi les émigrants, c’est-à-dire les personnes quittant le Luxembourg pour un autre pays, le top 3 est composé comme suit : les Luxembourgeois (3 346), les Portugais (2 847) et les Français (2 230).
En terme de solde migratoire (différence entre immigrants et émigrants), la diversité migratoire est plus marquée. Les Français sont en tête. On retrouve ensuite les Italiens et les Portugais. Le top 10 est complété par les Indiens, les Syriens, les Ukrainiens, les Espagnols, les Erythréens, les Brésiliens et les Turcs.
Quant aux Luxembourgeois, ils sont de plus en plus nombreux à quitter le territoire, entraînant ainsi un solde migratoire négatif de -1 516 (-1 282 en 2023) : 1 830 immigrants luxembourgeois pour 3 346 émigrants luxembourgeois.
Graphique 3 : Parmi les 10 nationalités les plus représentées dans le solde migratoire en 2024, seules quatre sont européennes
Un quart des Luxembourgeois possèdent au moins deux nationalités
Au 1er janvier 2025, 320 726 personnes étrangères vivent au Grand-Duché, dont 12.1% sont nées au Luxembourg. Le dynamisme démographique luxembourgeois étant porté par les migrations, la part des étrangers dans la population est donc importante (47.0%) mais diminue par rapport à l’année dernière (47.3%). Cette légère baisse, de la part des personnes étrangères, résulte d’une immigration moindre ainsi que des acquisitions de la nationalité luxembourgeoise qui restent élevées parmi la population résidente.
Quelque 180 nationalités sont présentes sur le territoire luxembourgeois au 1er janvier 2025. Parmi les dix nationalités étrangères avec le plus de ressortissants, huit sont issues de l’UE-27. La première communauté non européenne de ce top 10 est composée des ressortissants ukrainiens, avec un total de 5 597 personnes. La deuxième communauté non européenne est celle des Indiens avec 5 474 ressortissants.
Bien qu’en diminution au cours des dernières années, les Portugais représentent la première communauté étrangère, leur part dans la population totale s’élevant à 13.1%. Suivent les Français avec 7.2% et les Italiens (3.7%). Ces trois communautés étrangères constituent un peu plus de la moitié (51.2%) de la population étrangère. Viennent ensuite les Belges (2.7%) et les Allemands (1.8%). Les ressortissants étrangers portant une nationalité de l’UE-27 sont au nombre de 244 291. Ils constituent 76.2% de la population résidente étrangère.
Ensuite, par ordre d’importance suivent les ressortissants des pays européens non-membres de l’UE avec une part de 7.4% (23 836 personnes), ceux issus d’un pays d’Asie (23 164 personnes, soit 7.2% des personnes étrangères), des pays d’Afrique (19 455 personnes, soit 6.1%), des pays des Caraïbes, d’Amérique du Nord, Sud ou Centrale (9 411 personnes, soit 2.9%) et des pays d’Océanie (276 personnes). Enfin, il convient d’ajouter à ces chiffres 293 personnes apatrides ou de nationalité inconnue.
Graphique 4 : Une population de plus en plus cosmopolite
Il est à noter qu’en 2025, 24.7% des Luxembourgeois (contre 22.7% au 1er janvier 2024) possèdent une seconde nationalité. Parmi eux, 25.0% ont la nationalité portugaise, 14.1% la nationalité française et 7.2% la nationalité italienne.
Les acquisitions de la nationalité luxembourgeoise en baisse de 38% par rapport à 2023
Au cours de l’année 2024, un nombre total de 7 415 personnes (résidentes ou non) ont obtenu la nationalité luxembourgeoise à la suite des procédures de naturalisation, d’option et de recouvrement. C’est moins qu’en 2023 : 11 904 naturalisations, soit une diminution de 37.7%. Cette diminution est due à la moindre naturalisation des personnes non-résidentes (cf. Graphique5).
Un recul total qui s’explique par le fait qu’il n’est plus possible d’introduire une nouvelle demande sur la base de l’article 89 de la loi modifiée du 8 mars 2017. Cet article donnait spécifiquement la possibilité à un « descendant en ligne directe paternelle ou maternelle d’un aïeul luxembourgeois à la date du 1er janvier 1900 et [lorsque] celui-ci ou l’un de ses descendants [avait] perdu la nationalité luxembourgeoise sur base des dispositions légales antérieures », de recouvrer la nationalité luxembourgeoise. Seuls les dossiers déposés avant la fin de cette disposition ont été traités l’année dernière (les derniers dossiers seront clôturés en 2025).
Ainsi, c’est majoritairement par option que les personnes ont pu acquérir la nationalité luxembourgeoise en 2024 :
· 6 109 personnes ont obtenu la nationalité luxembourgeoise par option. Une option offerte, par exemple, aux personnes en séjour régulier depuis 20 ans au Luxembourg, ou y ayant accompli au moins 7 ans de scolarité ou encore étant âgées de plus de 12 ans tout en étant nées sur le territoire luxembourgeois ;
· 1 113 personnes ont obtenu la nationalité luxembourgeoise par naturalisation ;
· 193 personnes ont obtenu la nationalité luxembourgeoise par recouvrement, autrement dit, grâce à des racines nationales luxembourgeoises remontant au 1er janvier 1900.
Parmi ces acquisitions de la nationalité luxembourgeoise, 20.5% ont été accordées à des personnes n’ayant pas leur résidence au Luxembourg (51% en 2023). Parmi ces personnes, on retrouve 497 personnes qui vivent au Brésil (32.6% des non-résidents), 436 aux Etats-Unis (28.6%) et 223 en France (14.6%).
Graphique 5 : Alors que le nombre de non-résidents obtenant la nationalité luxembourgeoise fluctue au fil du temps, celui des résidents est plus stable
Augmentation des mariages et diminution des divorces
En 2024, la hausse des mariages observée en 2023 s’est poursuivie. En effet, 2 567 mariages ont été célébrés (+1.1% par rapport à 2023). Parmi ces unions, 89 ont été conclues entre deux personnes de même sexe, dont 49 entre hommes et 40 entre femmes. L’âge moyen au premier mariage est de 32.4 ans pour les femmes et de 34.3 ans pour les hommes.
En 2024, le nombre de divorces établi par les tribunaux s’élève à 1 197, soit une diminution de 11.9% par rapport à l’année précédente. La durée moyenne des mariages dissous en 2024 se chiffre à 12.5 ans.
[2] L'indicateur conjoncturel de fécondité est encore appelé "Somme des naissances réduites" : c'est la descendance finale d’une génération fictive qui aurait, à chaque âge successif, la fécondité empruntée à chacune des trente-cinq générations (de 15 à 49 ans) réelles observées pendant une année donnée. Les chiffres constituent des estimations. L'indicateur conjoncturel de fécondité a été calculé à partir du taux de fécondité par année d'âge.
[3] Rapport entre le nombre de décès de l'année et la population totale moyenne de l'année.
[4] Espérance de vie calculée sur la période 2022/2024.
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Cette publication a été réalisée par François Peltier et Charlie Klein. Le STATEC tient à remercier tous les collaborateurs qui ont contribué à la réalisation de cette parution
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